Selon la philosophie indienne, la matière a été crée à partir du son et Om est le plus sacré de tous les sons, la syllabe qui précéda l'univers et engendra les dieux.
C'est la "syllabe-racine", la vibration qui maintient la structure atomique du monde et des cieux. Ainsi, tous les objets solides ne sont que les manifestations des sons primordiaux.
Om est utilisé comme une invocation ponctuant la prière et le chant sacré, il joue un rôle similaire au Amen judéo-chrétien.
Dans la pratique yoguique, la récitation du Om constitue une partie fondamentale des techniques de méditation auditive.
Dans les écoles védiques, des professeurs brahmanes enseignent les anciens mantras des Védas à des enfants aux crânes rasés. Les élèves psalmodient en sanskrit et, à la moindre erreur d'intonation, le professeur arrête tout et corrige. Il examine chaque nuance du son : celui-ci bref, avec le bout des lèvres, en montant, celui-là, la langue collée au palais, cet autre, très bas dans la gorge, long et traînant et ce dernier, très haut en faisant vibrer la cloison nasale. Une faute d'inattention, un moment de fatigue, et le maître si doux éructe brutalement. Chaque faute est un péché : "les six pires récitants des Védas sont : celui qui chante, celui qui récite trop vite, celui qui remue la tête en récitant, celui qui dit son texte en le lisant, celui qui ne comprend pas le sens de ce qu'il dit et celui qui a la voix faible" dit le Paniniyasiksa."ÔÔÔmmm" vocalisent les enfants pieux, le premier des mantras, le son pur, sans commencement ni fin, celui que ne peut reproduire le choc d'aucun objet.
Om est représenté par un pictogramme stylisé visible sur les murs des temples, les affiches électorales, les calandres des bus, des camions...
Om est constitué de quatre parties, trois éléments phonétiques et un silencieux. Les 2 premiers représentent la montée du feu lumineux du Linga universel et la matrice des eaux cosmiques. Cette fusion de l'eau et du feu apparaît dans le pictogramme lui-même où une ligne courbe émerge de la forme du signe qui ressemble à un 3. Le quatrième élément, figuré par le point ou bindu sis au dessus du croissant de lune, symbolise "l'esprit absolu" du brahman (force sacrée qui oeuvre en toute chose) qui réside dans les trois autres éléments.
Le pictogramme incarne la trinité hindoue, il représente aussi le temps, passé, présent et avenir et ce qui le transcende ainsi que les trois Védas Rig, Sâma et Yajur.